Ravi de te rencontrer ft Troy

Comme un gros benêt j'avais passé la ligne. Pourtant je m'étais juré de ne pas passer du mauvais côté de la loi. Mais vu ma faim je n'avais eu que deux choix, mourir de faim ou tenter de ne pas me faire avoir. La seconde option ne m'avais pas réussi et les policiers étaient venus me prendre à l'épicerie. Une fois au commissariat j'avait été mis dans une pièce à part. Seul je m'étais assis dans un coin et m'étais recroquevillé. J'étais toujours affamé et assoiffé. Pourquoi je n'étais pas en cellule ?

La réponse s'offrit à moi quand un jeune homme entra dans la pièce. Il me regarda et alla s'asseoir à la table. J'hésitais mais visiblement il voulait me parler :

- « Salut, je m’appelle Jake et je suis là pour t’aider. Tu t’appelles Troy c’est bien ça ? »

Je me levais difficilement et me traînais tout aussi lentement à la table. Je me laissais tomber sur la chaise et fixais mon interlocuteur :

"Bonjour. Oui je m'appel Troy."

Je ne savais pas si je devais lui parler plus avant. Mais s'il était mon avocat il fallait sans doute mieux non ? Pour le moment la seule question qui me brûlait les lèvres était de savoir qui allait être prévenu. Je fixais temps bien que mal Jake et lui demandais :

"Vous allez avertir mon père ?"

Sans doute une question banale pour lui, à laquelle je connaissais déjà la réponse, mais qui avais le pire des sens pour moi. Si jamais il avait été prévenu, je pouvais juste qu'accepter mon sort. Je frottais mes doigts sur mon pantalon. D'un coup cette simple poudre pour prendre mes empreintes me faisait très peur et je ne voulais plus en avoir sur moi. Je frottais frénétiquement mes doigts et n'arrêtais que quand toute la poudre eu disparu.

Je fixais alors l'avocat en attendant sa réponse.

Je m'asseyais en face de mon avocat. Il étais souriant ce qui m'encourageait un peu à lui parler. Mais j'avais vraiment peur aussi de ce qu'il pourrait me dire. Une fois assis, j'essayais de ne pas fuir son regard mais lui demander si mon père avait été prévenu me faisait très peur. Je ne voulais pas qu'il vienne. Sinon en rentrant j'allais passer un mauvais quart d'heure. Et je me remettais déjà pas des coups de l'autre jour alors en ajouter risquait de me tuer. Le jeune homme me demanda alors :

« Enchanté Troy. On dirait que ça ne va pas fort ! As-tu mangé quelque chose récemment ? Ou tout au moins bu quelque chose ? »

Je levais de nouveau les yeux en faisant non de la tête :

"Rien depuis trois jours Monsieur. J'ai bu de l'eau dans la voiture des policiers mais c'est tout."

Mon ventre hurla de faim pile à ce moment là ce qui appuya mes dires. Je ramenais les genoux contre mon torse en essayant de couvrir le bruit. Pendant ce temps, l'avocat me demanda :

« Je ne sais pas s’il a été prévenu. En tout cas pour ma part, je ne l’ai pas contacté. Pour quelle raison veux-tu savoir ça ? Il serait normal que nous prévenions ton père que tu rencontres des problèmes. Il doit s’inquiéter pour toi. D’ailleurs quel âge as-tu ? Tu me sembles bien jeune pour vivre à la rue. »

Je frissonnais devant cette absence de certitudes. Et puis je ne voulais pas qu'il soit prévenu. J'vais vraiment peur :

"Non faut pas l'avertir. J'veux pas. J'ai 15 ans je sais me débrouiller."

Une nouvelle fois mon ventre mis à mal mon affirmation en gargouillant bruyamment. Je baissais les yeux :

"Pitié ne faites pas ça. L'appelez pas. J'veux pas......Enfin voilà quoi........"

Je commençais à paniquer. Si jamais il venait s'en était fini de moi.